L’histoire insoupçonnée de l’érotisme en terre d’Islam

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Histoires de lesbiennes…

Objet de fantasmes orientalistes et lié souvent au hammam et au harem, le lesbianisme en histoire musulmane demeure très mal connu. Les sources sont très rares et, dans une société fortement masculine, les femmes ne pouvaient pas s’exprimer elles-mêmes sur ce sujet, bien que l’homosexualité féminine soit sanctionnée avec moins de sévérité que l’homosexualité masculine.

Chihabeddine Al Tifachi, juriste tunisien du 13ème siècle, a consacré une partie de son livre Nozhat Alalbab (Le plaisir des esprits) au lesbianisme. Le cadi tunisien fournit dans cette partie des explications ‘‘scientifiques’’ sur les origines biologiques de l’homosexualité féminine, pour converger après sur des descriptions précises et étonnantes sur les lesbiennes de son temps. Al Tifachi explique donc que ces femmes ‘‘ utilisent excessivement les parfums et sont pointilleuse sur la propreté et l’hygiène. Elles n’achètent que les meubles, les mets et les bijoux les plus chers et les plus rares’’. L’élégance et le raffinement des femmes qui s’adonnent à l’amour saphique, selon cette description, laisse croire qu’il s’agit surtout de personnes qui appartiennent à des classes sociales aisées. Al Tifachi n’épargne pas à son lecteur de certains détails concernant les positions sexuelles et les techniques de coït chez les lesbiennes. A l’instar d’Al Jahid dans son livre sur les avantages comparatifs de l’homosexualité masculine et l’hétérosexualité, Al Tifachi réserve quelques pages au débat entre les adeptes du lesbianisme et ses détracteurs. Risque écarté de grossesse et discrétion en cas d’adultère sont cités parmi les avantages et ‘‘ les vertus’’ de l’homosexualité féminine.