L’histoire de John Sato, néo-zélandais de 95 ans, mobilisé contre les préjugés racistes

UN TOURNANT MAJEUR

Ma femme est morte il y a 15 ans, d’un cancer, et ma fille est morte en octobre dernier, après avoir attrapé un virus. Je suis reconnaissant du fait que ma femme, étant décédée, n’a pas pu voir ma fille souffrir.

Trois jours avant de mourir, ma fille a dit : « Maman, papa, amour, amour. » Et la dernière fois que je l’ai vue, elle a dit : « Papa, amour. » Cela a été un magnifique cadeau.

On est tous capables de supporter un certain nombre d’épreuves. Il y a eu des moments où je me suis demandé pourquoi certaines choses m’arrivaient à moi, des choses émotionnellement douloureuses, mais maintenant je comprends que ces épreuves que j’ai traversées m’ont enseigné la compassion et la tolérance. On apprend énormément quand on traverse soi-même beaucoup de choses.

Je ne peux pas apprendre à d’autres personnes comment elles doivent penser, sentir et se comporter, car nous sommes tous différents ; c’est pour cela que nous avons notre propre chemin à suivre et que nous devons faire de notre mieux.

Nous sommes tous différents, et certains peuvent s’orienter dans une autre direction que celle que j’ai suivie, mais j’ai tendance à penser qu’il y a encore de l’espoir pour l’avenir.

Tous les militants qui veulent faire changer les choses, y compris ceux d’Amnesty International, doivent savoir qu’apprendre à respecter les autres c’est beaucoup plus important que d’essayer de nuire à autrui. »