Ainsi, Léopold Sédar Senghor fut un fervent défenseur du fédéralisme pour les États africains nouvellement indépendants ; sorte de « Commonwealth à la française ». Le 13 janvier 1957, une « convention africaine » est créée, réclamant la fondation de deux fédérations en Afrique française. Le fédéralisme n’obtenant pas la faveur des pays africains, il décidera de former, avec Modibo Keïta, la fédération du Mali avec l’ancien Soudan français (actuel Mali). Celle-ci sera constituée en janvier 1959, regroupant le Sénégal, le Soudan français, le Dahomey (actuel Bénin) et la Haute-Volta (actuel Burkina Faso). Au bout de seulement un mois, le Dahomey et la Haute-Volta quitteront la fédération, refusant sa ratification. Les deux fédéralistes se partageront donc les responsabilités : Senghor assurera la présidence de l’Assemblée fédérale, Modibo Keïta la présidence du gouvernement ; mais les dissensions internes provoqueront l’éclatement définitif de la fédération du Mali. C’est ainsi que le 20 août 1960 le Sénégal proclame son indépendance, et le 22 septembre Modibo Keïta proclame l’indépendance de la République soudanaise, devenant la République du Mali.
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