« Les racistes sont des gens qui se trompent de colère », Léopold Sédar Senghor

Entre les murs
En 1939, Senghor est enrôlé comme fantassin de 2e classe dans un régiment coloniale ; en effet, malgré sa naturalisation, il sera affecté au 31e régiment d’infanterie coloniale (régiment composé exclusivement d’Africains). Le 20 juin 1940, il est arrêté et fait prisonnier par les nazis ; interné dans divers camps de prisonniers, il sera transféré au Frontstalag 230 de Poitiers (un camp de prisonniers réservé aux troupes coloniales). Alors que les nazis comptaient le fusiller le jour même de son incarcération, au même titre que les autres soldats noirs présents, ils échapperont tous au massacre en s’écriant « Vive la France, vive l’Afrique noire » ; les Allemands auront baissé leurs armes suite à l’intervention d’un officier français, leur soulignant qu’un massacre purement raciste « nuirait à l’honneur de la race aryenne et de l’armée allemande ». Aussi, durant sa captivité, Léopold Senghor facilitera l’évasion de deux soldats français, puis sera transféré une dernière fois au camp des As, à Saint-Médard-en-Jalles, où il restera emprisonné du 5 novembre 1941 jusqu’en début 42, libéré et démobilisé pour cause de maladie.