Le cheval de Troie salafiste profite du chaos de la polémique pour imprégner le débat public

Pour “réinventer la sécurité”, réenchanter les valeurs, sauvegarder la République, il faut donc en premier lieu voir clair, mobiliser la nation, les institutions, la société civile. Lutter contre l’islamisme, cette “caricature de l’islam” pour reprendre l’expression d’Eric Delbecque, il faut avant tout bien le nommer, le désigner, pour que le silence ne profite plus aux discours détonants. Il ne faut pas donner de dérogation à ceux qu’on jugerait moins dangereux parce qu’ils ne s’en tiendraient qu’aux mots. Ne l’oublions pas, les violences les plus massivement infligées sont nées d’idées perverties dans d’implacables structures idéologiques et toute entreprise visant à retirer toute culpabilité aux mouvances qui n’entendent s’en tenir aux seules idées n’a d’autre perspective que de tromper notre vigilance: penser que les salafismes quiétistes et politiques se murent dans le verbe et n’ont donc rien de comparable avec le salafisme djihadiste, voilà le fantasme, voilà l’illusion, voilà qui donne du temps, et “les Silencieux progressent”.