Le cheval de Troie salafiste profite du chaos de la polémique pour imprégner le débat public

“Les salafistes renouvellent le genre totalitaire”. Ainsi s’achève le prologue de l’essai d’Eric Delbecque, Les Silencieux, comme si, en sourdine, une nouvelle grille de lecture du monde aux diverses diphtongues, plus ou moins sonores, s’insinuait sur le territoire pour avoir raison des valeurs humanistes individualistes en se servant justement d’elles pour les vaincre. L’expert en sécurité pointe du doigt avec acuité un monde des idées qui n’a rien d’innocent avec des impacts tangibles sur le terrain: non, le salafisme quiétiste n’aspire pas à la quiétude, ni politique ni intellectuelle, il est une antichambre du djihadisme.