En huit mois, l’opération a impliqué des centaines d’emballeurs, de chauffeurs et de coursiers. Ils ont fait sortir clandestinement les manuscrits de Tombouctou par la route et par la rivière, en passant par les points de contrôle djihadistes et, sur le territoire du gouvernement, par des troupes maliennes suspectes. Lorsque les troupes françaises ont envahi le nord du pays en janvier 2013, les radicaux n’avaient réussi à détruire que 4 000 des quelque 400 000 manuscrits anciens de Tombouctou. « Si nous n’avions pas agi », m’a dit plus tard M. Haidara, « je suis presque à 100% certain que beaucoup, beaucoup d’autres auraient été brûlés. »
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