Le bibliothécaire qui a sauvé d’Al-Qaïda les manuscrits de Tombouctou

Quelques mois plus tôt, le bureau de la Fondation Ford à Lagos, au Nigéria, avait accordé à M. Haidara une subvention de 12 000 dollars pour étudier l’anglais à Oxford à l’automne et à l’hiver 2012. Cet argent avait été viré sur un compte d’épargne. Il a envoyé un courrier électronique à la fondation pour lui demander l’autorisation de réaffecter les fonds nécessaires pour protéger les manuscrits des mains des occupants de Tombouctou. L’argent a été libéré dans trois jours. M. Haidara a recruté son neveu et ils ont contacté des archivistes, des secrétaires, des guides touristiques de Tombouctou et une demi-douzaine de parents de M. Haidara.

opération dispersion

Le résultat fut un braquage digne de «Ocean’s Eleven». Ils achètent des troncs en métal et en bois à raison de 50 à 80 par jour, fabriquent plus de conteneurs en barils de pétrole et placent des abris sûrs autour de la ville et au-delà. Ils ont organisé une petite armée d’emballeurs qui travaillaient silencieusement dans le noir et ont organisé le transport des troncs à dos d’âne dans leurs cachettes.