Une arme pour cela : les livres. « Il fut un temps, se souvient-elle, où les Africains-Américains n’avaient pas le droit d’en posséder. Si vous étiez soupçonné de savoir lire, vous risquiez d’être pendu ! » Sa fondation a distribué plus de 20 000 ouvrages à des enfants pauvres. Elle s’est même offert les services d’ophtalmologues pour soigner ceux qui souffrent de problèmes oculaires. Dans la foule des festivaliers, beaucoup portent un tee-shirt avec l’inscription « Real men read » (« les vrais hommes lisent »).
À l’école primaire William-Frantz, il n’y a plus aujourd’hui que des enfants noirs
Le spectacle de danse s’achève. Une fillette s’avance. La voix étranglée par les sanglots, elle explique que « c’est grâce à Ruby Bridges [qu’elle peut] aller à l’école ». Ladite Bridges, en larmes elle aussi, se lève et l’embrasse. Très croyante, elle se déclare optimiste à long terme. La Nouvelle-Orléans, sa ville, n’a-t‑elle pas évolué dans le bon sens ? « La diversité y est mieux acceptée », estime-t‑elle.