L’excision est pratiquée principalement en Afrique, même si elle est aussi de rigueur ailleurs, comme en Indonésie. N’oublions pas qu’elle a également été une coutume en Europe, où elle a fonctionné comme une mesure contre la masturbation chez les jeunes filles jusqu’au vingtième siècle. Une Américaine, Renee Bergstrom, a même témoigné récemment l’avoir subie pour ce motif en… 1947, à l’âge de trois ans. En Afrique, la pratique se distribue selon deux axes, est-ouest et nord-sud, correspondant approximativement aux routes de l’esclavage, qui se croisaient au Soudan. Elle prévaut donc en Sierra Leone, en Guinée, au Mali, en Somalie, à Djibouti et en Érythrée, où elle atteint 90 % de la population féminine.
Ces altérations génitales, pratiquées avec des couteaux ou rasoirs non stérilisés, des aiguilles ou des épines d’acacia, provoquent un traumatisme dont les effets perdurent. Elles peuvent entraîner de sévères problèmes de santé, comme le tétanos, la septicémie, les pertes sanguines, la rétention urinaire, les kystes, des lésions et des inflammations des parties génitales et des organes contigus, ainsi que l’infertilité, la dysfonction sexuelle, et parfois la mort par hémorragie.