Toutes mes frustrations se sont accumulées et ça a vite fait de me ramener les pieds sur terre : je n’étais pas à ma place, je ne trouvais pas de sens à mes études. Mais à ce moment-là, j’avais prévu aucun plan B, c’était ça ou rien. Alors j’ai continué mon engagement associatif m’engager à côté des études pour respirer un peu et me sentir utile.
L’été séparant ma première et ma deuxième année de licence m’a parue interminable et je m’ennuyais comme un rat mort. Alors presque par automatisme, j’ai décidé de faire du bénévolat. J’ai contacté une association dont j’avais eu écho, D’ici et d’Ailleurs, pour les aider à donner des cours de français à des demandeurs.euses d’asile. J’étais contente d’y aller parce que je savais que le temps qu’on passait ensemble simplifiait leur quotidien et j’adorais nos interactions, même balbutiantes. C’était du concret, enfin. Mais ça restait que quelques heures ici et là, et c’était pas assez pour moi.
J’avais enfin la sensation que ce que je faisais servait à quelque chose !
Au hasard d’une rue, je suis passée devant une affiche pour un festival local, Quartiers d’Été, qui cherchait des bénévoles. Je suis allée à une réunion de briefing et je me suis inscrite au pôle médias pour être présente sur le site pendant le festival. Par curiosité, j’ai participé à l’émission de radio qui couvrait les festivités : Canal B. Après avoir enregistré la première émission en plateau, le directeur de la radio était satisfait de mes interventions et m’a suggéré de passer au local pour qu’on imagine une émission de radio ensemble. La journaliste qui nous encadrait ce jour-là voulait refaire une chronique féministe depuis quelques temps, et moi j’étais en pleine déconstruction du Genre : c’était l’opportunité rêvée.