Un soleil généreux inonde les plantations. Le mercure dépasse les trente degrés. Tandis qu’Aitaru gère des plants de tomate, plus loin, Halefom s’occupe des cucurbitacées. Lui est érythréen, et n’a que 25 ans. Arrivé il y a deux ans, il a obtenu le statut de réfugié voilà cinq mois. « En Érythrée, c’est compliqué. On a toujours un dictateur comme président », raconte-t-il d’une voix discrète.
Hafelom, lui, n’avait aucune notion agricole. « Avant, j’étais serveur dans un restaurant. J’ai appris ici l’agriculture. J’aime faire du maraîchage, récolter les olives… » Lui aussi respire mieux, depuis que l’étau des forces de l’ordre s’est desserré. Il savoure la vie en communauté, parle de « famille » à son tour : « On partage tout. »