Le projet Teach for France est né dans le bureau de la ministre de l’Education nationale Najat Vallaud-Belkacem, en 2015, sous l’impulsion de Nadia Marik, ancienne directrice adjointe chargée de la stratégie et du développement de Sciences-Po et veuve de son ancien directeur Richard Descoings. Il est la version française du réseau Teach for All, un concept imaginé par Wendy Kopp, étudiante à l’université de Princeton, qui créa Teach for America en 1990. Son ambition ? Permettre à des diplômés des plus grandes universités d’enseigner deux ans dans les zones les plus défavorisées des Etats-Unis, afin de corriger les inégalités scolaires. Aujourd’hui, une quarantaine de pays ont ouvert des antennes nationales adaptées à leur système éducatif, du Royaume-Uni au Brésil en passant par le Liban. «Nous sommes totalement indépendants de la branche américaine, mais notre combat est le même : réduire l’inégalité des chances», précise la déléguée générale de l’association, Agueda Perez.
«Beau défi»
Les 29 enseignants de la première promotion française viennent de certaines des plus grandes écoles, de Sciences-Po Paris à HEC en passant par l’Essec. Ils achèvent actuellement leur première année d’enseignement en mathématiques, histoire-géographie, lettres, anglais ou SVT. Tous ont été répartis dans des collèges de Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne, rattachés à l’académie de Créteil et pour la plupart en réseaux d’éducation prioritaire (REP), le programme qui a remplacé celui des zones d’éducation prioritaire (ZEP) en 2015. Dans le «9-3», l’académie fait de plus en plus appel aux contractuels, des CDD qui remplacent les titulaires. En mars, le département en comptabilisait 2 311 dans le second degré, soit 17 % du corps enseignant, selon une estimation du Syndicat national des enseignements de second degré (Snes). Il faut désormais également compter sur les dizaines de contractuels formés par Teach for France, pour lesquels cette ligne sur leur CV est un plus.