L’édition 2017 du Classement mondial de la liberté de la presse de Reporters sans frontières (RSF) est marquée par la banalisation des attaques contre les médias et le triomphe d’hommes forts qui font basculer le monde à l’ère de la post-vérité, de la propagande et de la répression, notamment dans les démocraties.
I. La chute des démocraties et l’avènement des hommes forts
Le Classement mondial publié par RSF démontre le risque de “grand basculement” de la situation de la liberté de la presse, notamment dans certains pays démocratiques importants (Lire notre analyse Le journalisme fragilisé par l’érosion démocratique). Plus rien ne semble enrayer la chute des démocraties amorcée les années précédentes. L’obsession de la surveillance et le non-respect du secret des sources contribuent à faire glisser vers le bas de nombreux pays considérés hier comme vertueux : les Etats-Unis (43e, -2), le Royaume-Uni (40e, -2), le Chili (33e, -2) ou encore la Nouvelle-Zélande (13e, -8).