Lorsqu’un incendie détruit les locaux de Charlie Hebdo, en 2011, dix-neuf intellectuels, dont Rokhaya Diallo, publient une pétition contre le soutien à Charlie Hebdo, « hebdomadaire islamophobe » : « Il n’y a pas lieu de s’apitoyer sur les journalistes de Charlie, les dégâts matériels seront pris en charge par les assurances », écrivent-ils. L’indécence n’a pas de limite.
Du temps où ils se moquaient du pape, de la famille de Monaco ou du Front national, Cabu, Wolinski, Charb, Tignous, Riss et les autres étaient adulés par la gauche. L’insolence, la liberté d’expression, le ricanement jubilatoire contre les cons et les bigots, l’église et les fachos, voilà bien l’essence libertaire chérie par le camp du progrès. Mais sur l’islam et l’offensive de ses nouveaux bigots, défense de rire. Les musulmans ne sont-ils pas des victimes avant tout ? Peu importe que les islamistes défendent des idées rétrogrades, bafouent les droits des femmes et des homosexuels, pourchassent les apostats. Ne fait-on pas le jeu de l’extrême droite ?