Deux sur trois ont bien réussi leurs épreuves de vérification des connaissances (EVC), soit le sésame nécessaire – auquel s’ajoutent deux ans de « parcours de consolidation » dans un hôpital – pour obtenir le droit d’exercer en France. Mais aucun poste n’était accessible à Soissons en réanimation dans la liste d’affectations, établie cette année par le ministère de la santé. Il leur aurait donc fallu partir. Et peut-être même avec leurs conjointes, alors que deux d’entre elles sont… gériatres à l’hôpital ! Une hécatombe.
La procédure d’affectation a finalement été repoussée à l’été. La réanimatrice de 49 ans souffle, mais reste inquiète de savoir combien de médecins elle pourra garder in fine. Elle-même est passée, en début de carrière, sous les fourches caudines de cette procédure, après un diplôme tunisien, avant d’obtenir la « plénitude d’exercice » en France. Aujourd’hui, cette « Franco-Tuniso-Algérienne » est la seule « senior » du service, dit-elle avec le sourire, soit l’unique praticienne de réanimation « inscrite à l’Ordre [des médecins] ».