#ZEP Cinq jeunes racontent leur banlieue sans clichés

Laura, étudiante, 25 ans, Marseille
«Souvent on me dit : « Quoi ? tu rentres toute seule ? »»

«Air Bel est la plus grande cité de Marseille : 6 000 habitants, quatre tours… Presque à flanc de colline avec vue sur les monts des Calanques. Air Bel a un lourd passé lié au trafic de drogues dans les années 90, qui s’est aujourd’hui beaucoup calmé, faute de s’être éteint. La cité a un air de Belle au bois dormant, décors de conte de fée : de grands pins, des chants d’oiseaux et, parmi les voitures brûlées au printemps, des fleurs ! Souvent, lorsque je rentre de nuit, on me dit : «Quoi ? Toi, tu habites à Air Bel ? Et tu rentres toute seule ? Tu sais une fille comme toi devrait faire attention…» Que craignent-ils ? Je me demande pourquoi ils ne vont pas y regarder de plus près, eux qui habitent tout à côté. Car pour moi, c’est l’exemple type d’un quartier populaire qui pâtit de l’idée qu’on s’en fait. Certes, la cité s’est vidée de ses commerces et de ses activités. Pourtant, on y rit comme ailleurs ! Quand on s’arrête prendre un café chez un voisin ou dans la rue, on ne sait jamais pour combien de temps on est embarqué.