Le problème est que beaucoup de présidents d’université ont cédé face à ces idées et ces demandes déraisonnables, parfois faites par une poignée d’étudiants. Il n’y a eu de réaction « adulte » dans les universités, avec la réaffirmation de principes comme l’idée qu’on ne doit pas punir des opinions différentes. Je pense que si vous êtes un président d’université, il n’y a aujourd’hui que des inconvénients à aller contre ce mouvement, et aucun avantage à en tirer d’un point de vue de la carrière. Mais si on met en avant ces principes de liberté académique, de débat et de respect de la science, ces présidents auront sans doute plus le courage de les défendre. Pour en revenir aux polémiques dans les universités françaises suite aux propos de votre ministre de l’Enseignement supérieur, je ne pense pas qu’il soit bon pour un gouvernement de dire ce que les universitaires doivent étudier ou ne pas étudier. En revanche, le gouvernement peut leur faire savoir qu’ils doivent respecter des règles saines, et s’assurer que les facultés respectent la liberté d’expression, la pluralité des opinions, en n’écartant pas des chercheurs qui sont en minorité. Il faut aussi s’assurer de la diversité d’opinions au sein des universités, pas uniquement de la diversité des origines.
2+