Par ailleurs, ils proposent à un chef de chantier de mettre en place des échauffements musculaires et articulaires au moment de la prise de poste des ouvriers, 90 % des accidents de travail se produisant au cours des 55 premières minutes. Bien qu’incrédule, le chef de chantier leur laisse dix jours pour faire leurs preuves. Au bout d’une semaine, tous les compagnons suivent les échauffements, y compris le chef de chantier lui-même. La deuxième semaine, les administratifs les rejoignent… Bouygues Construction leur propose alors d’intervenir dans une centaine de lieux, et les accidents du travail baissent de 70 % à 80 %, les arrêts maladie chutent et de nombreuses personnes reprennent une activité physique pendant leur temps libre. Une entreprise dédiée à cette activité est créée, filiale à 100 % de Siel Bleu. Ses bénéfices aident à proposer les activités historiques de l’association à des publics défavorisés.
Entrepreneurs et entreprenants
Avec 600 salariés, Siel Bleu est présente dans 5 000 lieux et compte 120 000 pratiquants chaque semaine. Les fondateurs auraient pu exploiter financièrement ce succès, et les propositions lucratives ne leur ont pas manqué. Ils les ont refusées pour ne pas perdre de vue le sens de leur modèle original et continuer à mener des recherches ambitieuses. Ils investissent ainsi 10 % du chiffre d’affaires en R&D, ce qui ne serait pas facile à faire admettre à des investisseurs attirés par la silver economy. Ils ont plutôt créé une fondation pour soutenir leurs recherches.
« L’argent n’est pas ce qui nous intéresse et d’ailleurs nous gagnons suffisamment bien notre vie. En interne, nous avons mis en place une échelle de salaires de 1 à 3. Lorsque quelqu’un progresse, tout le monde progresse en même temps. Cet esprit de solidarité est très important pour nous.