Siel Bleu, ou l’incroyable succès d’entrepreneurs à but non lucratif

article signé  et publié sur le site theconversation.com, le 31 10 2018

Le destin de Jean‑Michel Ricard et Jean‑Daniel Muller bascule lors d’un stage en maison de retraite pendant leur cursus en STAPS à Strasbourg. Ils nouent des relations très fortes avec les résidents et découvrent que ces derniers aiment prendre quelques risques et se sentir libres, alors qu’on leur déconseille de bouger et de sortir.

Le besoin révélé

Cela leur donne l’idée de proposer des activités physiques adaptées aux personnes dépendantes. Ils créent l’association Siel Bleu (Sport initiative et loisirs bleu) pour développer cette activité. Ils sont peu écoutés au début. Toutefois, grâce à l’appui d’un ancien directeur adjoint de la direction départementale du travail et de l’ancien président du conseil général, maire d’une petite commune, ils montent une expérience de six mois dans douze maisons de retraite du Bas-Rhin.

« Au bout des six mois, les directeurs de onze établissements renouvellent le contrat, mais le douzième refuse. Peu après, il nous appelle, paniqué : Les Dernières Nouvelles d’Alsace viennent lui demander des explications ; les retraités, leurs familles et le personnel font circuler une pétition ; les résidents font le siège de son bureau pour exiger le retour de Siel Bleu. La convention est signée aussitôt. »

À la conquête de la France

Tout s’accélère alors. Le corps médical du Bas-Rhin soutient l’initiative et demande même le lancement d’un programme expérimental pour les malades d’Alzheimer, qui conduira à des résultats étonnants. La Caisse primaire d’assurance maladie les aide à toucher des personnes isolées et fragilisées, notamment en zone rurale.