Procès cyber-harcèlement : «En quoi est-ce trollesque de menacer une femme de viol?»

Nadia Daam évoque ensuite la peur de croiser ces gens qui la harcèlent virtuellement dans la vie réelle. « On se dit que les gens qui parlent de violer ma fille de 12 ans avec des tessons de bouteilles travaillent prennent peut-être le métro avec nous. On regarde autour de soi. On perd la tranquillité. » La journaliste raconte enfin qu’elle a été cambriolée le jour de la première audience et annonce qu’elle va être obligée de déménager, de changer sa fille de collège… Elle termine difficilement sa prise de parole en précisant que le forum a « sali » sa vie et celle de sa fille.

« La revanche de la réalité sur le virtuel »

Le médiatique maître Morain, l’avocat de Nadia Daam, prend la parole et explique que ce procès est « la revanche de la réalité sur le virtuel ». Mot par mot, il déconstruit la défense des prévenus. « Le mot troll n’est pas dans le code pénal, ça ne peut pas être une excuse de provocation (…) Ces huit mois ont changé la vie d’une femme et d’une petite fille de 12 ans (…) Ce n’est pas qu’une image. Derrière l’écran, il y a un autre écran, il y a un être humain, qui se prend ces propos dans la figure. » Il termine en demandant 10.000 euros de dommages-intérêts parce que le préjudice lui « n’est pas virtuel ».