La présidentielle vue par des lycéennes parisiennes

Comment voit-on la politique, l’économie, la société française, aujourd’hui, quand on a 18 ans ? C’est ce que j’ai tenté de comprendre, en me rendant à la sortie d’un lycée parisien, au début du printemps. Ou plutôt deux lycées : le lycée Hélène Boucher et son voisin, le lycée général et technologique Maurice Ravel, Porte de Vincennes. Un peu perdue au milieu des élèves, tentant en vain de deviner quels élèves semblaient majeurs, j’ai approché au hasard un groupe de filles assises sur un banc, occupées à discuter. Je leur ai demandé, naïvement, quelle était la différence entre ces deux lycées qu’une seule rue sépare. « Ben là, à Hélène Boucher, disons que c’est plus blanc, tandis qu’à Ravel c’est plus mélangé », me résume l’une d’entre elles. « Nous, on vient de Ravel ». Les jeunes filles sont noires, deux d’entre elles portent le voile. Je ne les ai pas approchées dans le but de parler spécifiquement de ces sujets, mais c’est ainsi que nous avons poursuivi notre discussion sur la politique.