Résultat : à l’automne 1944, ce blanchiment des troupes coloniales entraîne le retrait du front de milliers de tirailleurs sénégalais et leur remplacement par des résistants des Forces françaises de l’intérieur (F.F.I.) au sein de la première armée française. Les raisons officielles invoquées sont alors le froid et l’incapacité des soldats africains à supporter l’hiver.
Les troupes de l’empire colonial sont toutefois bien présentes en juin 1945 lors du défilé de la victoire à Paris, mais peu à peu leur histoire est occultée.
En 1959 au moment de la décolonisation, un décret gèle le montant des pensions des ressortissants des anciennes colonies ayant servi dans l’administration ou l’armée française. En 2002, le gouvernement français débloque partiellement la revalorisation de la pension de ces soldats « oubliés ». Mais celle-ci, calculée en fonction du niveau de vie du pays de résidence, reste inférieure à celle des combattants français. Quatre ans plus tard, le film « Indigènes », réalisé par Rachid Bouchareb, met un coup de projecteur sur cette situation en abordant le sacrifice des soldats nord-africains dans la libération de la France. En 2010, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, les pensions de tous les anciens combattants, quels que soient leur nationalité et leur lieu de résidence, sont enfin alignées.