Le mollah Nasreddine, preuve qu’un islam satirique a existé

*Docteure en littérature, maîtresse de conférences aux Langues O’(Inalco), Leili Anvar a traduit le Cantique des oiseaux d’Attâr (éditions Diane de Selliers, 2012). Elle est aussi chroniqueuse au Monde des religions.

Deux histoires de Nasreddine

Le mollah et le Coran

« Nasr Eddin vient d’accéder au grade de mollah et il est admis désormais à donner quelques leçons à la medersa (l’école coranique). Un jour, pour atteindre un ouvrage placé sur une haute étagère, il monte sur une pile de livres parmi lesquels se trouve un exemplaire du Coran. Un de ses collègues le met aussitôt en garde, scandalisé : “— Nasr Eddin, es-tu devenu fou ? Ne crains-tu pas les foudres d’Allah d’oser ainsi souiller les écritures sacrées ? — Oui, j’aurais eu peur, mais maintenant que je peux l’enseigner, c’est au Coran d’avoir peur de moi.” »