À ces questions insolubles on peut proposer une thèse alternative : ce qui réunit fondamentalement les religions et les complotismes ne serait-il pas l’incapacité des sociétés post-modernes à concilier la croyance en un absolu et l’incapacité de déterminer ce qu’est cet absolu ?
Les théories du complot ne seraient-elles donc qu’une tentative comme une autre des hommes à croire en l’absolu dans un monde où cette notion même n’a plus sa place ?
Dans sa réflexion autour de la post-vérité, John Higgs réunit sous la même bannière des personnalités aussi contradictoires que Richard Dawkins et Benoît XVI : « Malheureusement, tous ces gens sont en désaccord sur la forme que doit prendre cet absolu. Mais ils sont presque sûrs qu’il existe. Cette foi en la certitude absolue ne repose sur aucune preuve quant à l’existence d’une telle certitude ». Les théories du complot ne seraient-elles donc qu’une tentative comme une autre des hommes à croire en l’absolu dans un monde où cette notion même n’a plus sa place ?