« Et vous avez besoin de quoi ? », demande Pierre. « Rien, d’un logement. J’ai des affaires chez un ami », marmonne-t-il. « Je fais ma vie comme ça, avec ma sacoche. » « Je vais l’appeler, le 115 », dit-il.
Le directeur d’association boucle sa fiche avec Nedra, et l’homme, veste à capuche et fine barbe, quitte finalement ce petit banc de bois : « Au revoir, bonne soirée. » Nous n’en saurons pas plus sur lui. Les questionnaires sont anonymes. « Il s’attendait à ce qu’on lui propose quelque chose », un logement, de la nourriture, explique Pierre, qui mène ce soir sa deuxième nuit de la solidarité.