Dans un remarquable ouvrage collectif paru en 2015, Laïcité et humanisme, M. Baillargeon explique son appui au devoir de réserve — de neutralité religieuse— des enseignants : « Un très vaste consensus existe au Québec quant à l’interdiction des signes religieux ostentatoires pour les dépositaires d’un pouvoir régalien. Il serait souhaitable que toutes les parties dans ce débat, quel que soit le type de laïcité qu’elles préconisent, puissent convenir que les enseignants, du préscolaire au secondaire, comptent parmi de tels dépositaires. »
Les pouvoirs régaliens sont ceux qui relèvent de l’autorité de l’État. Les enseignants détiennent un pouvoir régalien parce qu’ils incarnent l’école publique, où ils sont des figures d’autorité et souvent même des modèles pour les élèves. Ils doivent donc afficher une neutralité religieuse complète, de fait et d’apparence. C’est là une haute conception du rôle et de l’influence des enseignants dans une société qui n’accorde pas assez de valeur à l’éducation et à l’école publique.