En 2015, l’échec de l’État à poursuivre les dossiers de la CVR a été révélé lorsque Thembi Nkadimeng a cherché à contraindre l’Autorité nationale des poursuites à poursuivre les agents de la Sûreté accusés d’avoir torturé et tué sa sœur, Nokuthula Simelane, une militante anti-apartheid enlevée en 1983. Il s’est avéré que des « ingérences politiques » avaient garanti que l’affaire fut bloquée.
Le 5 février 2019, dix commissaires de la CVR ont écrit une lettre) au président Cyril Ramaphosa. Ils ont demandé la mise sur pied d’une commission d’enquête sur les raisons pour lesquelles les dossiers de la CVR n’ont pas été poursuivis. Dans leur lettre, les commissaires défendent que
« le fait de ne pas enquêter sur ceux qui n’ont pas été amnistiés et de ne pas les poursuivre constitue une trahison profonde à l’égard de tous ceux qui ont participé de bonne foi au processus de la CVR. Cela sape complètement la base même de la transition historique de l’Afrique du Sud ».
La réouverture des affaires Timol et Aggett permet de mieux faire connaître et faire comprendre au public les nombreux cas de personnes torturées et assassinées sous l’apartheid. Elle rappelle également que les auteurs d’atrocités ont presque toujours échappé à leurs responsabilités et n’ont jamais été tenus comptables de leurs actes.