Méthode explique qu’il travaillait 19 heures par jour, de 6 heures à 1 heure du matin, sept jours sur sept. Il raconte les privations de nourriture, « jamais de viande », jusqu’à ne plus peser que 44 kilos – il en pèse de nouveau 70 aujourd’hui. Il raconte sa chambre, au sous-sol, sous une chaudière bruyante qui fuyait et le faisait tousser, avec des maux de ventre. Il précise qu’il n’avait pas accès aux salles de bain de la villa, mais devait aller chercher un seau pour se laver. Il ajoute que les Mpozagara l’obligeaient parfois à s’agenouiller pour les saluer. Et lui qui était si croyant, « ils m’appelaient Satan », se désole-t-il.
La procureure accuse les Mpozagara d’avoir été « cruels »
« Pourquoi n’avez-vous jamais essayé de vous échapper ? » lui demande le tribunal. « La peur », répond simplement Méthode Sindayigaya. La peur de la police, puisqu’il n’avait plus de papiers. La peur d’être emprisonné, sans papiers. « Mais cette question du passeport est fondamentale. On ne lui a pas confisqué ! Il ment ! Il l’a perdu ! » martèlent les Mpozagara, sans sembler convaincre vraiment la salle d’audience.