En mai 2010, j’étais en tournage avec un collègue avec qui je travaillais peu et qui avait toujours été très désagréable avec moi, il ne m’appréciait pas, sans raison, comme ça arrive parfois au travail. On était dans la voiture, alors que je lui donnais les indications pour nous rendre sur le lieu de reportage, il a mis sa main devant ma bouche pour me faire taire. Ce geste était pour moi d’un mépris sans nom et je lui ai demandé des explications. Il m’a sorti : « Tu t’es regardée, tu as vu qui tu es, tu n’as rien à faire parmi nous». Quand vous vous ramassez ça en pleine figure, c’est d’une telle violence. Vous ne savez pas comment réagir, si vous devez partir, répondre, etc. Ma seule inquiétude était de retenir mes larmes, je ne voulais pas pleurer devant lui, je voulais garder toute ma dignité. Et j’ai quand même fait mon reportage, dans un état second.
Quand j’avais voulu intégrer une première fois France Télévisions on m’avait par exemple conseillé de postuler à Al Jazeera car « on n’a pas de boulot ici », alors que je ne suis pas arabisante.
J’en ai parlé à un ami syndicaliste qui m’a proposé de s’en occuper mais j’ai eu peur que l’affaire prenne trop d’importance et de ne pas la maîtriser. Les CDD qui font du bruit, on ne les garde pas à France 3.