« Une histoire qui prenne en compte les femmes, les colonisés et les immigrés »

Mai 67 à plusieurs titres. Je savais ce qui s’était passé, car quand j’étais étudiante, j’avais manifesté à Paris au moment du procès du Groupe d’organisation nationale de la Guadeloupe (GONG), en février 1968. J’ai recommencé à travailler là-dessus en 2009, et on m’a proposé d’être dans une commission ministérielle sur le sujet. J’ai pu accéder à un certains nombres de dossiers, m’intéressant à la question de la politique de l’état, et de l’action des forces de l’ordre dans cette révolte, dont le nombre de morts est incertain, discuté. Officiellement il y en a eu 8, connus, identifiés, leurs noms n’ont jamais été publié, sauf dans le rapport d’un commissaire divisionnaire de la PJ de juin 1967, que j’ai lu. Nous n’avons pas réussi à élucider la question du nombre de morts après deux ans de travail. Mais on a réussi à montrer, très précisément, quelles forces de l’ordre étaient sur place, à quel moment, et où. L’histoire continue à s’écrire, et je reviens justement de Guadeloupe où une nouvelle campagne de recueil de témoignages va être entreprise, en partenariat avec l’Université et l’action culturelle de la région Guadeloupe.