D’ailleurs, Get Out a cartonné dans tous les Etats-Unis, des zones au plus fort taux de mixité jusqu’à l’Amérique profonde. « Il marche super bien à ‘Trumpland’ [dans les zones ayant voté massivement pour Donald Trump], ainsi que sur la côte Est [plutôt démocrate]« , précise Salon, citant une étude du sondeur comScore, spécialisé dans le cinéma. « Les spectateurs ne semblent pas se diviser en fonction de la couleur de peau, de la région, du genre ou de l’âge », s’étonne le magazine en ligne, relevant qu’en réalité, le film n’était pas interprété de la même manière que l’on soit un militant pro-Trump ou un cinéphile libéral. « Dans le film Get Out, de Jordan Peele, ‘l’élite libérale’ est le monstre », écrit par exemple le site d’extrême droite Breitbart News. « Dans le film Get Out, de Jordan Peele, l’humanité est le monstre », titre de son côté Vanity Fair.
Parce qu’il explore un racisme qui s’ignore
En réalité, « le méchant, c’est la société », a expliqué Jordan Peele au New Yorker. Mais si sa critique a trouvé un tel écho, c’est qu’elle ne vise pas une Amérique blanche ouvertement raciste, souvent caricaturée au cinéma. Ici, les bourreaux sont des progressistes, des Blancs qui clament avec fierté qu’ils auraient « voté une troisième fois pour Obama » s’ils le pouvaient. Bref, des gens qui se présentent comme des ennemis du racisme et de fidèles alliés des Noirs dans leurs combats contre les inégalités.