À l’ouverture de La Citadelle, en septembre 2016, Martine Aubry avançait ses pions avec prudence, logiquement. « C’est un club privé, géré par une association autorisée, observait-elle à l’époque. Si on constate des troubles ou des atteintes à la loi, on répondra. On va être extrêmement attentifs. » Évidemment, le reportage en immersion mené par Al-Jazeera l’a consternée. « J’ai pris connaissance avec horreur du documentaire (…), affirme-t-elle dans un communiqué, ce mardi. Il révèle des propos insupportables tenus par des membres de Génération Identitaire (…). Ce documentaire montre des actes de violence révoltants et des expressions particulièrement préoccupantes. Ces faits confirment les inquiétudes que nous avions exprimées à l’ouverture (…). Tout cela est parfaitement condamnable et tombe sous le coup de la loi. J’ai saisi le préfet pour que nous trouvions les mesures appropriées (…) et obtenir la fermeture de la Citadelle qui n’aurait jamais dû ouvrir à Lille. »
Une pétition à 70 000 signatures
Initiatrice d’une pétition pour la fermeture de la Citadelle en 2016 (presque 70 000 signatures ce mardi), Joe Dabit, élue EELV à Moulins, se dit consternée par le fait que le bar de la rue des Arts soit toujours là. « Ce que dit ce reportage est grave et choquant, mais ce n’est pas nouveau, dit-elle. J’avais déjà alerté la ville en 2016. Mais à l’époque, on avait mis tout cela sous le tapis et la ville avait peu à peu relâché sa surveillance. À Lyon, la ville a fermé un autre bastion d’extrême droite pour moins que ça. À Lille, il faut que ce reportage soit un électrochoc ! ».
