Concernant la place du sexe dans l’état civil, nous sommes dans une situation de crise car, comme le souligne Gramsci, la crise, c’est quand le vieux est mort et que le neuf ne peut pas naître ou, pour reprendre les analyses de Kuhn sur les révolutions scientifiques, quand nous nous trouvons face à un changement de paradigme où coexistent au moins deux représentations, dont l’une est ancienne et l’autre nouvelle. Les deux systèmes (ou manières de voir) coexistent pendant un certain temps, comme le font tous les concepts dont on se sert pour comprendre et expliquer des croyances. Le vieux et le résiduel, c’est de considérer le sexe comme une donnée objective qui s’impose aux individus (y compris parfois brutalement comme les traitements chirurgicaux et hormonaux pratiqués sur les bébés intersexués) ; le nouveau, c’est de traiter juridiquement le sexe comme une identité personnelle et intime relevant de la subjectivité et de la liberté individuelles.
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