Les étudiants et la pauvreté, le combat d’Agoraé

Imaginée et créée par la FAGE (Fédération des associations générales étudiantes, l’un des plus puissants réseaux étudiants en France), des fondations d’entreprises et de banques en 2011, Agoraé   veut venir en aide à des étudiants qui n’arrivent tout simplement plus à joindre les deux bouts. Selon diverses enquêtes menées conjointement par le réseau Agoraé, la FAGE et l’AGEP (Association générale des étudiants de Paris), ce ne serait pas moins de 15 % des étudiants parisiens qui ont déclaré ne pas pouvoir manger à leur faim, et 3 % qui ont affirmé avoir déjà eu recours à l’aide alimentaire. Une statistique plutôt préoccupante quand on sait qu’il faut en général près de 1 000 euros mensuels pour qu’un étudiant vive décemment à Paris. Alexandre, le service civique de l’AGEP de permanence à Agoraé, le sait pertinemment.

L’aide sans honte

Sourire aux lèvres, le ton n’en est pas moins empreint de gravité, quand cet élève en informatique nous confie que « mois après mois, il y a de plus en plus de demandes », révélateur selon lui d’une situation économique intenable pour nombre d’étudiants, avec les conséquences psychologiques que cela engendre. « Mais le fait que nous ayons de plus en plus de demandes signifie aussi que les étudiants ont de moins en moins honte à venir nous voir. Ils savent que la pauvreté des étudiants est un problème connu en France, et ce depuis de longues années », affirme Alexandre. Les étudiants bénéficiaires du réseau Agoraé sont choisis en fonction de leur statut et de leur situation. Même s’il est très complexe de s’occuper de tous les étudiants pauvres de Paris, l’Agora fait néanmoins son maximum. « Nous essayons, après sélection sur dossier, de créer un lien de confiance avec eux », nous confie Alexandre. Après examen et sélection, l’étudiant va pouvoir bénéficier de prix abattus à 90 % de leur valeur en supermarché.