Une race criminelle à la peau basanée et aux cheveux crépus
Les Italiens du Sud ont pâti de leur couleur basanée des deux côtés de l’Atlantique. Les habitants du nord de l’Italie avaient coutume de considérer ceux du sud — en particulier les Siciliens — comme des êtres non civilisés et racialement inférieurs, d’une apparence trop africaine pour être assimilés à l’Europe.
Ces idées racistes sur les Italiens du Sud ont trouvé un terrain fertile aux États-Unis. Comme le note l’historienne Jennifer Guglielmo, les nouveaux venus étaient confrontés à des masses de livres, de magazines et de journaux qui “bombardaient les Américains d’images d’Italiens présentés comme des individus de race suspecte”. Ils pouvaient être exclus de l’accès aux écoles, aux cinémas et aux syndicats ou confinés, dans les églises, aux bancs réservés aux Noirs. Ils étaient décrits dans la presse comme les membres d’une race criminelle “à la peau basanée” et “aux cheveux crépus”, et on les couvrait dans la rue d’épithètes telles que “métèques” ou “Noirs de Guinée” – une expression moqueuse appliquée aux esclaves africains et à leurs descendants – ou d’insultes carrément racistes comme “nègres blancs” et “nègres macaronis”.