Comme le souligne l’historien Matthew Frye Jacobson, l’arrivée de nouveaux venus a semé la panique dans le pays et conduit les Américains à adopter une vision plus restrictive et politisée des critères d’attribution de la couleur blanche. Les journalistes, les sociologues et les agents de l’immigration ont pris l’habitude de diviser les Européens blancs en “races”. Certains étaient considérés comme “plus blancs” — et plus dignes de la citoyenneté — que d’autres, qui avaient une couleur de peau trop foncée pour être socialement acceptables. L’histoire des immigrés italiens, qui, au XXe siècle, ont perdu leur statut de parias racisés du XIXe pour devenir des Américains blancs bien considérés, offre un aperçu de l’alchimie par laquelle les races voient le jour aux États-Unis, mais aussi de la manière dont les hiérarchies raciales peuvent changer.
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