Le mythe de Colomb, au service de la cause des Italiens
La proclamation du Jour de Christophe Colomb en 1892 a été l’occasion pour les Italo-Américains d’entrer dans l’histoire des États-Unis. Mais, comme le raconte l’historienne Danielle Battisti, ils l’ont fait en réécrivant le récit national et en faisant de Christophe Colomb “le premier immigré”, alors même qu’il n’a jamais mis le pied en Amérique du Nord ni émigré dans aucun pays (si ce n’est peut-être en Espagne). Ce processus de mythification, qui s’est étalé sur plusieurs décennies, a prêté aux immigrés italiens “un rôle déterminant dans l’histoire de l’édification de la nation”. Il les a associés à la revendication paternaliste – encore entendue de nos jours – selon laquelle Christophe Colomb a “découvert” un continent habité par des Amérindiens.