Avec sa petite taille, ses yeux clairs, son visage mat et doux, Hassan n’est qu’un adolescent parmi les quelque 80 en sweat-shirt, pantalon de jogging et baskets qui hument l’air matinal sur la pelouse du centre Hori. Âgés de 12 à 17 ans, ces jihadistes présumés ont tous été arrêtés par les Kurdes, alliés des Occidentaux, au fil de la débâcle du groupe Etat islamique (EI). Ils ont été sélectionnés pour être « redressés » dans ce centre expérimental fermé, au nom de la philosophie du Parti de l’Union démocratique kurde (PYD), qui domine cette région autonome, de donner une « deuxième chance » à tous. Mais aussi, de l’aveu de plusieurs dirigeants, de la nécessité de vider les prisons et ménager par une certaine clémence les tribus locales autrefois séduites par l’EI.
En Syrie, « réparer les lionceaux du califat » par l’écoute et la « morale »

Un adolescent écrivant sur un tableau blanc au centre de réhabilitation "Hori" pour les anciens enfants soldats de l'Etat islamique, à Tal Maarouf, dans la province de Hassaké, dans le nord-est de la Syrie, le 11 février 2018. AFP / Delil Souleiman