C’est historique en Somalie ! À Mogadiscio, la capitale, un club de foot, le Golden Girls Center, accueille, depuis l’année dernière, une soixantaine de joueuses.
Article publié dans l’Actu, Playbac Presse
Contexte :
1- La Somalie est un pays africain musulman de 11 millions d’habitants. Il est en guerre civile depuis 1991.
2- En 2006, est apparu dans le pays un groupe lié à Al-Qaïda (réseau responsable des attentats du 11 septembre 2001), les Shebab. Il veut instaurer un État islamique fondé sur la charia (loi islamique stricte).
3- Après avoir combattu l’invasion des Éthiopiens et contrôlé une partie du pays, les Shebab (jeunesse, en arabe) ont reculé face à l’armée somalienne. Ils sont présents dans le Nord et dans les campagnes.
Ces femmes ne sont pas seulement sportives, elles sont des pionnières. Elles bravent les principes d’une société musulmane très conservatrice. Et elles défient les Shebab. Ces islamistes radicaux, qui commettent des attentats dans tout le pays, condamnent toute forme de distraction. Mohamed Abukar Ali, fondateur du club de foot féminin, a très peu de moyens financiers et il doit assurer la sécurité des joueuses. « Mais cela ne va pas nous décourager », assure-t-il. « Ce n’elest pas bon aux yeux de la société, car elles ont l’air nues », commente Yusuf Abdirahman, qui habite près du terrain. Un autre voisin, Mohamed Yahye, estime : « Tant que leur corps n’est pas visible, elles sont en conformité avec les règles d’habillement islamiques. » Les footballeuses veulent poursuivre leur rêve sportif. Pour elles, chaque entraînement transforme « l’impossible en possible »
1- Équipe amateurs. Les joueuses espèrent devenir un jour les premières footballeuses professionnelles somaliennes. La plus jeune a 16 ans.
2- Tenues décentes. En Somalie, les femmes ne doivent pas revêtir des tenues sportives, jugées indécentes. Sur le terrain, elles enlèvent leur hijab (voile couvrant cheveux et cou). Elles portent d’épais collants sous leur short, pour cacher leurs jambes, et un voile ou un bonnet pour les cheveux.
3- Sur le banc. Une joueuse regarde ses coéquipières disputer un match d’entraînement. À la pause, les filles boivent un thé chaud.
4- Changer la vie.
Pour les fondateurs du club, le foot féminin est un outil pour réduire les comportements sexuels à risque, la toxicomanie, les mariages précoces… « Notre priorité est de changer la vie d’ados orphelines ou déjà divorcées ou veuves, en leur donnant une plus grande confiance en elles, un bon esprit sportif. »
Stéphanie Lelong, Play Bac Presse (avec AFP)