NB : Vous êtes membre de l’initiative ‘Dites non à la traite des enfants’ (‘Say No to Child Trafficking’). Quelle est l’ampleur du problème en Égypte et quelles sont les mesures qui doivent être prises ?
SM : En Égypte, le mariage et la traite des enfants sont des phénomènes sociaux qui affectent principalement les filles qui vivent dans une extrême pauvreté dans les zones rurales. Ils deviennent de plus en plus fréquents dans les zones urbaines, mais aussi dans la Haute-Égypte. Parmi ces enfants, 12 % d’entre eux sont mariés avant d’atteindre dix-huit ans. Un des facteurs principaux contribuant [à cette situation] est la tendance des hommes riches égyptiens et des régions arabes dont les pays du Golfe, à se rendre en Égypte régulièrement pour y contracter des “mariages temporaires ou de tourisme” avec des jeunes mineures. Des filles de moins de quatorze ans sont obligées de se marier. Les parents de ces jeunes filles facilitent souvent ces mariages, qui sont arrangés par des intermédiaires, des cheikhs, des avocats, des chefs de communauté, etc…, lesquels perçoivent souvent des pots de vin pour enregistrer ces mariages illégaux avec des mineures. Après un certain temps, ces jeunes mariées se retrouvent dans des positions très vulnérables : elles sont soit enceintes et abandonnées, contraintes de devenir domestiques dans des foyers éloignés de chez elles, ou dans de nombreux cas obligées d’avorter.