Il ne fait pas bon être athée en Egypte. Dans un contexte de dénonciation de la croissance de l’athéisme, particulièrement chez les jeunes, une mère a perdu la garde de ses deux enfants en raison de son absence de foi.
Au Caire, une mère a été privée de ses deux enfants parce qu’athée. C’est le tribunal des affaires familiales de la ville qui a prononcé dimanche 24 décembre ce jugement sans précédent. La décision de justice intervient en pleine campagne de chasse à l’athéisme dans le pays.
« L’extrémisme et l’athéisme sont les deux faces d’une même pièce ». Une affirmation martelée sur plusieurs chaines de télévisions par des ulémas de l’islam dans ce qui ressemble à une campagne nationale contre l’athéisme.
Campagne déclenchée par un rapport de la très officielle direction générale des Fatwas, qui affirme que l’athéisme est un mal qui se répand de manière alarmante au sein de la jeunesse. Avec la bénédiction de la Grande Mosquée d’al-Azhar, la commission des affaires religieuses du Parlement s’est aussitôt saisie de l’affaire. Elle a décidé d’élaborer une loi qui pénalise l’athéisme.
Toute personne affirmant publiquement son athéisme ou sa sympathie pour les athées pourrait se retrouver passible d’amende ou de prison. Le projet de loi prévoit une surveillance d’internet et notamment des médias sociaux. Pour les laïcs et les libéraux, cette loi viole la Constitution, qui garantit la liberté de croyance.
lecture complémentaire : la constitution égyptienne de 2014, commentaires et analyses « La Constitution de 2014, quant à elle, affirme dans son article 64 que la liberté religieuse est « absolue », mais limite elle-aussi dans son deuxième alinéa l’exercice des pratiques religieuses et la construction de lieux de culte aux seuls adeptes des religions célestes. Elle renvoie par ailleurs à la loi pour organiser l’exercice de ce droit. »