Dénoncer l’extrême pauvreté en France par la photographie

Pourquoi avez-vous décidé de faire poser des personnalités qui, le temps d’une séance photo, se sont mises dans la peau d’un sans-abri?
Ce projet est né en 2014 avec le concours d’Eliette Abécassis. Ensemble, nous avons créé le collectif « Exils Intra Muros ». Lors de nos rencontres avec les élus de la mairie de Paris, nous avons vite compris qu’on allait tourner en rond. J’ai alors proposé à Eliette de prendre la pose. C’est mon premier portrait, aujourd’hui j’en ai 75. Comédiens, écrivains, journalistes, présidents d’associations… A chacun des participants, j’ai demandé deux choses : passer le relais en me mettant en contact avec une autre personnalité intéressée par le projet et écrire un petit texte. Guillaume Holsteyn, qui a posé la semaine dernière, a écrit « Vous n’aurez pas mon indifférence« , un message magnifique! Fondateur d’un réseau de solidarité locale pour les sans-domicile, il a participé au lancement de l’Appel des solidarités, initié en mars dernier par la Fondation Nicolas Hulot et Emmaüs. Je rallie des personnalités afin de peser de plus en plus lourd face à des politiques très « légers » en la matière. Comment accepter qu’autant de gens aujourd’hui se dégradent et meurent dans nos rues quand on sort d’un quinquennat de gauche? « Et si c’était vous? » est un cri d’alerte, un cri photographique!