La racialisation de l’islam, par leur vision stéréotypée et orientaliste des musulmans, allait donc de soi. Les islamistes ont aussi pour stratégie de racialiser leur religion. Ils ne parlent pas des « Arabes » mais des « Musulmans » (avec un « M » majuscule). Tout Maghrébin ou Français d’origine maghrébine est censé être musulman de naissance. S’en émanciper devient un acte contre nature. Refuser l’assignation identitaire à l’islam, refuser l’inclusion à sa frange extrémiste, est vécu comme une trahison. Telle est « la liberté de croire et de ne pas croire ».
« Ma lutte féministe et laïque contre l’islamisme, ma visibilité publique, rendent ces discriminations et ces propos racistes encore plus nombreux et violents«
L’alliance entre les racialistes et les islamistes est donc naturelle. Les « Musulmans » des quartiers populaires sont sommés de s’y rallier. L’étau raciste avait pour acteurs l’extrême droite nationaliste, puis les islamistes et les identitaires arabo-musulmans. S’y ajoute aujourd’hui la frange perdue de la gauche racialiste. Cet étau n’offre plus d’échappatoires. Les accusations d’atteinte à l’islam (« islamophobie ») fusent face à toute critique de l’islamisme et de son uniforme sexiste qu’est le voile, même lorsque ces critiques proviennent de musulmans.