Une alliance catastrophique va alors se nouer. Certains racistes « tolérants et bienveillants » d’hier, et leurs héritiers, sont devenus des militants de ce qui est nommé aujourd’hui le « racialisme ». Ils ont trouvé dans l’intégrisme musulman, et plus largement dans l’identitarisme arabo-musulman, des partenaires de lutte.
Leur racisme ne part pas du haut pour considérer l’autre comme inférieur. Il part du bas pour considérer l’autre, le « Blanc », comme oppresseur. L’« Arabe », le Noir, l’Asiatique ne sont plus perçus comme de simples êtres humains. Ils sont d’abord vus par leurs couleurs de peau et leurs origines. Ils ne sont plus défendus pour être des citoyens comme les autres. Ils le sont pour leur « race ». On ne lutte plus pour nous rassembler autour de ce qui nous est commun au-delà de nos différences. On cultive nos différences pour vivre chacun chez soi, côte à côte, et un jour inévitablement face à face. Le terme « racisé », profondément raciste et paternaliste motivé par cette dégoulinante « bienveillance », réduit et assigne l’individu à son épiderme. Il fait de lui une victime éternelle des « Blancs ». Chacun est assigné à sa couleur. A chacun sont attribuées des attitudes et des réactions causées par sa couleur. C’est le racisme dans toute sa splendeur.