Ces expériences étaient bien heureusement ponctuelles. Mes amis d’enfance et d’aujourd’hui, l’écrasante majorité de mes camarades de classe tout au long de ma scolarité, les enseignants, n’ont jamais eu cette attitude. Pour moi, la France, universaliste, c’est eux. Mais l’expérience du racisme vous marque à jamais.
Dans les années 1990 est venu se greffer un racisme intracommunautaire développé par les islamistes et les identitaires « Arabes »/musulmans. Ils se sont approprié les expressions du racisme d’extrême droite pour discriminer les « Arabes » qui rejettent l’islamisme, notamment son corollaire identitaire et sexiste qu’est le voile. « Bougnoule » s’échappe souvent de leur bouche pour insulter les Français d’origine maghrébine qui se perçoivent uniquement comme Français et gardent leur islamité pour la sphère intime. C’est encore pire pour les « Arabes » athées. Tous sont perçus comme des « traîtres », des « Arabes de service », des « collabeurs », des « néo-harkis ». Des expressions excluantes plus imagées mais toutes aussi racistes que celles du skinhead de base. Sans parler de l’antisémitisme et de l’homophobie qui font partie du paysage. La quasi-totalité des Juifs ont quitté les quartiers populaires. Quant aux gays, lesbiennes, transsexuels, bisexuels de culture ou de culte musulman, ils vivent cachés, en France, au XXIe siècle.