Manque de personnels, difficultés de recrutement…: les associations des métiers de l’humain * avaient alerté depuis longtemps sur la situation de plus en plus dégradée dans les établissements sociaux et médico-sociaux. À la conférence sociale du 18 février, le gouvernement avait annoncé une revalorisation de 183 € nets par mois pour les salariés de ces structures, par équité avec les mesures du Ségur de la santé. Problème, ces mesures ne sont pas financées et les associations franciliennes appellent à la mobilisation à la veille des élections législatives…
- les métiers de l’humain (secteur sanitaire et médico-social) englobent l’accompagnement des personnes âgées, des sans-abris et personnes précaires, la protection de l’enfance, l’accueil des réfugiés, etc…
- France Fraternités avec son Lab Fraternel de Bray-sur-Seine appartient naturellement à ce secteur
Le communiqué signé par 18 fédérations et collectifs associatifs d’Île-de-France :
« À l’approche des élections législatives, 18 fédérations et collectifs associatifs d’Île-deFrance du champ sanitaire, social et médico-social poursuivent la mobilisation interfédérale en faveur des métiers de l’Humain. Ils interpellent les candidats franciliens sur la crise croissante qui touche l’ensemble des secteurs aujourd’hui à bout de souffle. Alors que nous estimons plus de 7 000 postes vacants soit 6,5% des effectifs théoriques des établissements et services sanitaires, sociaux et médico-sociaux en Île-de-France, le collectif interfédéral s’alarme de la situation des professionnels du secteur privé non lucratif des solidarités et de la santé et de la continuité d’accompagnement des personnes fragilisées.
Le premier tour des élections législatives est l’occasion d’interpeller les candidats en Île-deFrance sur la pénurie de personnels, les inégalités de traitement entre les professionnels, le manque de revalorisation ainsi que l’épuisement des équipes qui impactent fortement le fonctionnement de nos structures. Après les annonces de revalorisation du 18 février, des interrogations subsistent…
En dépit des annonces gouvernementales du 18 février 2022 sur la prime de revalorisation à hauteur de 183 euros nets et la publication fin avril de 6 décrets au Journal Officiel, d’importantes lacunes subsistent quant au périmètre d’application ainsi qu’aux fonctions éligibles
À ce jour, nous n’avons pas de calendrier établi sur les moyens alloués et déplorons que ces revalorisations annoncées ne soient toujours pas versées détériorant davantage encore la trésorerie de la plupart des associations qui ne disposent pas des fonds propres nécessaires, ou
les obligeant à reporter le versement aux salariés.… et les financements alloués pour les revalorisations ne sont toujours pas à la hauteur !
En outre, nous constatons que pour les revalorisations d’ores et déjà actées et mises en œuvre dans notre secteur, il subsiste pour certains établissements des situations d’insuffisance de financement préjudiciables.
Une revalorisation pour tous
Nous constatons que des salariés indispensables à la tenue de nos missions, le plus souvent avec les rémunérations les plus faibles, demeurent encore oubliés. Or, faute de reconnaissance salariale, les associations ne sont plus en capacité de recruter tant sur les fonctions supports et logistiques que sur les fonctions d’accompagnement. Les démissions, départs et reconversions se multiplient. Les postes vacants ont le plus grand mal à être pourvus. Les iniquités salariales entre catégories professionnelles sont ingérables.
Pour faire face aux besoins croissants des personnes vulnérables, la revalorisation de tous les corps de métiers qui composent nos organisations est indispensable et urgente. Dans un secteur durement fragilisé par la crise du COVID 19, la cacophonie des revalorisations sectorielles par silos a dégradé les conditions de travail, accélérant la précarisation d’une partie des professionnels et mettant en cause la qualité de l’accompagnement ainsi que l’ouverture de nos structures, nouvelles et existantes.
Un contexte d’inflation qui menace le secteur privé non lucratif
Dans ce contexte actuel, nous demandons aux pouvoirs publics que les financements des politiques sociales soient à la hauteur des véritables besoins et que des mesures rapides soient prises pour que notre secteur soit en capacité d’affronter le choc inflationniste. Dans l’attente d’annonces gouvernementales en soutien à notre secteur, nous restons mobilisés
auprès de nos adhérents avec en perspective un rassemblement, le 8 juillet prochain.