Chroniques fraternelles : le pari du Lab en passe d’être gagné

C’est une personne âgée venue de sa résidence « senior » avec sa soignante pour participer à un atelier de FLE (français langue étrangère) financé initialement pour permettre à des réfugiés statutaires (cartes de séjour) du Lab d’apprendre à parler français et d’en maitriser les bases de l’écriture. Quand on lui a demandé pourquoi il était venu, il a eu cette réponse : « mon souhait le plus cher est de pouvoir écrire moi-même les courriers à mes enfants »

Pourquoi cette anecdote ? Parce qu’elle exprime et illustre ce que nous souhaitions promouvoir quand nous avons ouvert en 2018 notre premier Lab Fraternel situé à Bray-sur-Seine au sud de la Seine et Marne (77) pour héberger des réfugiés dits statutaires (cartes de séjour) tout en ouvrant les ateliers d’insertion aux habitants les plus précaires de Bray et des communes avoisinantes.

Voilà comment nous vous présentions notre initiative : « un Lab fraternel , c’est une structure d’accueil inédite dans le secteur social, qui mixe des populations ayant souvent les mêmes besoins et les mêmes problèmes : mobilité, fracture numérique, accès à l’emploi, prise en compte des vulnérabilités notamment de genre…Pour nous, il s’agit de lutter contre la xénophobie et le refus de l’altérité. » Autrement dit lutter aussi contre les arguments démagogiques dénonçant dans les programmes d’aide aux réfugiés une concurrence des précarités au détriment des pauvres français

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Collectif « Sourire »

Depuis, le Lab Fraternel a fait son chemin et s’est enrichi de programmes et d’actions destinés notamment aux femmes victimes des réseaux de traite ou l’accueil de personnes en grande précarité de toute origine. Son esprit s’est propagé au sein même des populations accueillies, ainsi, Mustapha, résident du programme « places hivernales », a développé le projet d’un collectif « Sourires » animé par des bénévoles dont des réfugiés du Lab : « Un simple sourire permet d’établir des relations sociales qui encouragent le respect et la compréhension de la diversité culturelle. Savoir se sourire donnera la chance de se découvrir et de comprendre les valeurs et les compétences inter culturelles >».

En vertu de ces beaux principes, les membres du collectif « Sourire » équipés de chasubles identifiables ont déjà accompagné la distribution aux bénéficiaires des sacs des Restos du cœur, aidé aux déménagements de personnes du quartier de la cité Briolle où ils sont hébergés et envisagent de lancer des actions d’aide au jardinage ou de faire les courses pour les personnes âgées ou à mobilité réduite.

 

Les ateliers mixtes du Lab

A noter que si l’épidémie de Covid a pu freiner certaines initiatives, elle a aussi donné l’occasion d’en créer d’autres comme cet atelier mixte de fabrication de masques où se côtoyaient des réfugiés et des bénévoles braytois.

 

Pascal Ménigoz


Beaucoup d’autres activités proposées aux « accueillis » sont évidemment ouvertes aux habitants qui peuvent se sentir concernées : Accompagnement social global (budget, accès au droit, retour à l’emploi), accompagnement femmes vulnérables (victimes de traite et ou de violences familiales), espace femmes santé avec la participation de Gynécologie sans frontières, ateliers cuisine, couture, informatique, ateliers enfants et parents (aide aux devoirs, soutien à la parentalité) dont nous pourrons reparler dans un prochain épisode des « chroniques fraternelles ».

Le Lab Fraternel est soutenu par la Fondation JM BRUNEAU