Confessions d’un radicalisé : «Je me lève Daech, je mange Daech, je vis Daech»

L’ancien matelot va au plus simple : il envisage de s’en prendre au chef du sémaphore où il s’est tant ennuyé. Les attentats de janvier 2015 vont même renforcer sa conviction. « C’est parce qu’il y a eu les attentats que je me suis dit qu’il fallait faire quelque chose. D’autres l’ont fait, pourquoi pas moi ? Avant c’était que des vidéos, mais ils ont ouvert la voie. […] Et comme j’étais dans la propagande, je me suis dit qu’ils ont écouté les chefs. […] Je ne pouvais que être pour les attentats », développe-t-il avec une rare sincérité.

«Daech nous fait tuer quelqu’un contre qui on n’a pas forcément de rancœur»

Interrogé plus précisément par les policiers sur ce projet d’attaque du Fort-Béar, Djebril admet qu’il a initialement envisagé de s’en prendre au plus haut gradé du sémaphore. « Je n’ai pas de rancœur spécifique envers le chef, explique-t-il pourtant. Il s’est toujours bien comporté envers moi. Il a toujours été prévenant envers moi. […] Daesh nous fait tuer quelqu’un contre qui on n’a pas forcément de rancœur. C’est tout le paradoxe avec Daech, c’est de nous faire tuer quelqu’un qu’on ne déteste pas. » Djebril envisage alors de mourir en martyr au cours de l’opération. « C’était presque un idéal », ajoute-t-il.