Heartbeat International, par exemple, a versé des dizaines de milliers d’euros à Movimento Per La Vita, un groupe anti-avortement. Human Life International, un autre groupe américain anti-avortement, a dépensé plus de 100.000 dollars en Italie depuis 2015 seulement.
En France, ADF International s’est récemment associé à la Manif pour tous qui entretient des liens avec le Rassemblement national.
Au niveau international, certains de ces groupes de pression ont été associés à des campagnes politiques comme le projet de loi, surnommé « kill the gays » en Ouganda, qui prévoyait − elle a été finalement annulée − la peine de mort pour les hommes et les femmes qui auraient des relations sexuelles avec une personne de même sexe. Ils ont également soutenu les lois draconiennes anti-avortement, y compris à El Salvador où des femmes ont été emprisonnées après des fausses couches.
Partie émergée de l’iceberg
Mary Fitzgerald, rédactrice en chef d’openDemocracy, s’en inquiète : « A l’approche des élections européennes dans quelques semaines, le fait que des groupes fondamentalistes américains aient injecté 50 millions de dollars dans des campagnes conservatrices radicales − renforçant l’extrême droite − devrait être suffisamment alarmant. Mais il ne s’agit probablement que de la partie émergée de l’iceberg : de nombreuses failles nous ont empêchés de découvrir toute l’ampleur de ce flux monétaire, ainsi que les sources de financement. Les législateurs, les plateformes sociales et les décideurs politiques doivent d’urgence agir afin d’empêcher la propagation d’influences injustifiées et de pressions politiques. Les citoyens méritent de savoir qui finance leur politique. »